28 juin 2010

L’été des Spurs autour de Tiago Splitter

Alors que ça s’embrase de toutes parts, l’été de San Antonio risque d’être plus studieux que festif. Avec un effectif lourd, RC Bufford devra jouer serré pour arranger une équipe décevante l’an dernier. Une marge de manœuvre qui pourrait se réduire au seul Tiago Splitter.

Il y a presque 1 an, San Antonio n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands et s’est offert un recrutement clinquant pour espérer accrocher un ultime titre sous l’ère Tim Duncan. On ne le sait que trop bien : Richard Jefferson a été flop, les blessures ont rongé les cadres et c’est tout le soufflé des Spurs qui est retombé sans jamais avoir vraiment pu gonfler.

SAS est dans une situation financière peu enviable, avec des contrats pesants concernant des joueurs vieillissants et/ou décevants difficile à échanger. Donc la franchise a assez peu de marge de manœuvre pour s’offrir un coup de boost cet été.

Elle devrait se tourner vers Tiago Splitter. En effet, l’intérieur brésilien a été drafté en 2007 par les Spurs, qui détienne donc encore les droits sur ce joueur. Après le traumatisme d’avoir échangé Luis Scola contre 3 queues de cerise, San Antonio a gardé jalousement ce nouvel intérieur sud-américain dans son giron.



Et quel joueur ! Son potentiel évident a éclaté au grand jour cette saison, où il a notamment été élu MVP de la saison en Liga ACB, avant d’être couronné meilleur joueur de la finale remportée par son club Vitoria. 25 ans et 2m12 de pur basket. De quoi redonner des ailes à la peinture des Spurs, dans un style un peu plus léché que le bondissant DeJuan Blair.

Car même s’il reste excellent grâce à ses fondamentaux impeccables, Tim Duncan commence à grincer. Et même si Tiago Splitter ne pourrait pas rehausser la défense des Spurs au niveau de leurs glorieuses années, il pourrait rapporter de l’entrain dans un collectif plutôt moribond la saison passée et être un sacré accélérateur de particules.

De toutes façons, Tiago Splitter serait tellement précieux, aux Spurs comme ailleurs, que personne ne s’indigne du fait que San Antonio risque de devoir débourser toute sa MLE (Mid-Level Exception) de $ 5 millions sur le seul brésilien. Mais le fait est que cela se pourrait bien que le deal s’inscrive dans la durée.

Car le bonhomme a 25 ans et un style bien forgé. Il a un profil particulièrement efficace, mais l’on peut se demander s’il sera aussi performant dans le contexte NBA. Et surtout s’il n’est pas déjà trop vieux pour intégrer les nuances de style entre les deux continents. Car il faut bien voir que les autres trouvailles des Spurs étaient plus jeunes et faisaient valoir des qualités plus «Nba ready » que Tiago Splitter aujourd’hui. Par exemple, on ne saurait le caractériser comme un 4 ou un 5.


Bref, l’agent du joueur souhaiterait assurer les arrières de son protégé et demande un contrat sur 5 ans. Une arrivée en NBA dans ces circonstances risquent bien plus de voir la côte de l’intéressé baisser que de vraiment monter. Et surtout, c’est le jeu de l’offre et la demande qui l’impose.

Car Tiago Splitter est également sur les tablettes du Real Madrid. Ettore Messina en a fait sa priorité estivale. Avec les règles limitant les indemnités de transfert que peuvent verser les franchises NBA, nul doute que le Real pourra lui se donner les moyens de ses ambitions.

Tout d’abord donc d’un point de vue financier, en séduisant tout autant le club d’origine Vitoria avec un beau chèque de compensation ; mais aussi le joueur avec un contrat sans doute plus béton que celui que les Spurs peuvent lui offrir, vu leur salary cap assez plombé.

Ensuite, d’un point de vue sentimental. Ettore Messina est un grand coach, sans doute aussi grand que Greg Popovich. Voire plus aux yeux d’un joueur ayant évolué en Liga depuis l’âge de 15 ans. De plus, le meneur du Real Madrid, Pablo Prigioni, s’avère être un ancien coéquipier de Tiago Splitter avec lequel il s’est particulièrement lié d’amitié.


Et puis pour finir, de belles perspectives sportives. Avec cette nouvelle équipe, Tiago Splitter peut légitimement rêver de nouveaux titres nationaux et de distinctions personnelles. Mais il peut surtout penser à l’Euroleague. Il peut avoir l’ambition de dominer le basket européen, où il peut donner véritablement la pleine mesure de son talent.

Un choix sans doute plus rassurant. Car il doit se dire qu’une éventuelle tentative aux States pourrait d’avantage ressembler, vu son profil et les circonstances, à celle de Juan Carlos Navarro plutôt qu’à celle de Pau Gasol.

Un bras de fer se profile entre les San Antonio Spurs et le Real Madrid. C’est sans doute moins scintillant que la bataille royale que se livrent Knicks, Nets, Bulls et consors pour s’attacher les services de Lebron James et sa clique ; mais le résultat de cette bataille risque d’être tout aussi crucial pour l’avenir de la franchise texane que celui de celle que se livre les clubs susnommés.

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