29 juin 2010

Phil Jackson, Brian Shaw, Byron Scott : les chaises musicales

Il n’y a pas que les joueurs qui font les gros titres des transferts. C’est dans un vrai carrousel que sont placés les coachs aux postes les plus stratégiques en NBA aujourd’hui. A quelques heures du début d’âpres négociations avec Lebron James, Cleveland veut s’être assuré les services d’un coach d’envergure.

Une nouvelle fois, dans l’ombre d’une décision des Cavaliers, se tapit la franchise des Lakers. Après des mois de destins croisés, à grands renforts de hype MVPuppets, le futur de ces deux équipes semble une nouvelle fois lié. En jeu cette fois-ci : le poste-clé d’entraineur.

Tout commence avec Phil Jackson. Après un 11eme titre, le Zen Master laisse plus que jamais planer le doute sur un éventuel retour. Il semble acquis que le bonhomme est usé. Que s’il lui reste du carburant, ça sera pour un run court. Bref, pas question de partir en terres inconnues. On a tout d’abord parlé d’un retour aux Bulls, puis d’une arrivée à Cleveland, voire même d’un come-back aux Knicks là où il officiait comme joueur. Tout ceci pour attirer des grands joueurs dans la franchise concernée.

Mais Phil Jackson ne sent pas de s’embarquer dans une nouvelle aventure. Même aux Cavaliers, qui ont pourtant longtemps insisté pour qu’il prenne les rennes d’une équipe menée par Lebron James. L’attaque en Triangle n’est pas anodine à digérer et il faut du temps pour que l’équipe assume ce style. Du temps, Phil Jackson n’en consacrera plus beaucoup. Il va bientôt goûter à un repos bien mérité.

La question est de savoir si le Zen Master en a encore suffisamment dans le réservoir pour pousser un peu plus son parcours avec les Lakers. D’ailleurs, il a toujours gagné les titres par séries de 3. Un back 2 back fraîchement fêté met de facto les troupes de Phil Jackson sur de bons rails pour une nouvelle campagne gagnante.


On a senti que le style unique de Phil Jackson a énormément compté au moment d’aller cueillir ce second titre. Tous les joueurs à l’unisson prient de leurs vœux les plus chers que leur coach rempile pour une année supplémentaire. Mais Phil Jackson a des doutes. Notamment concernant sa santé. Il a passé un check-up complet récemment. A priori, les résultats seraient corrects.

Cependant, l’exemple de Georges Karl a marqué Phil Jackson : l’entraineur des Denver Nuggets a dû quitter son équipe pour la fin de la saison et l’intégralité des PO pour des raisons médicales. En l’occurrence, il s’agit d’un cancer, qu’il n’aurait peut-être pas pu percevoir 1 an à l’avance. Mais il s’agit ici du symbole. Phil Jackson se dit que s’il sent qu’il pourrait physiquement ne pas assumer l’intégralité de l’exercice 2010-2011, autant partir tout de suite. Le choc serait grand, mais surmontable à cette époque de l’année. Phil Jackson ne veut pas prendre le risque de quitter le navire en route, en laissant l’équipe désemparée face à la situation.

Bref, Phil Jackson est hésitant. Très hésitant. Il avait promis une réponse dans la semaine qui suivrait le titre. Bientôt 2 semaines et pas un mot. Forcement, on commence à tergiverser du côté des angelinos et à craindre le pire.

Certains trouveront toujours à redire que le record de titres de Phil Jackson est principalement dû à l’opportunité énorme qu’il a eu d’encadrer les meilleurs joueurs de leurs générations : Michael Jordan, Scottie Pippen, Shaquille O’Neal et Kobe Bryant. Certes. Mais le Zen Master ajoute sa griffe. Et un entraineur lambda n’aurait jamais pu arriver à de tels résultats.

Si bien que pour rester favoris à leur propre succession, en cas de départ de Phil Jackson, les Lakers devront trouver Quelqu’un. Un entraineur qui puisse avoir le respect de Kobe Bryant, qui sache canaliser Ron Artest, qui puisse jongler avec les inconstances de Lamar Odom, qui sache conserver toute sa confiance à Derek Fisher, qui pousse continuellement Pau Gasol à se dépasser et à être le véritable Mvp de son équipe malgré la médiatisation de son compère #24.


Pourquoi pas quelqu’un qui maîtrise l’attaque en Triangle, pour capitaliser sur des mois d’entrainement pour peaufiner l’exécution de ce système si unique. On se tourne évidemment vers Brian Shaw. Assistant depuis quelques années du Zen Master, il connait bien l’équipe et particulièrement Kobe Bryant dont il a été le coéquipier quand il portait encore le #8. Une solution convenable, dans la parfaite continuité. Ce qui était plutôt rassurant pour les angelinos.

Imparfait. Car en effet, les bruits se concrétisent. Brian Shaw a postulé pour le poste vacant de coach des Cavaliers. Cleveland est particulièrement impressionné par son dossier. D’autant plus qu’il s’agit de l’un des seuls qui soit à fond sur le projet, même en cas de départ de King James.

Du coup, avec le départ l’an dernier de Kurt Rambis, il n’a plus vraiment d’assistants susceptibles de prendre la relève une fois le patron parti dans le Nevada. Vu que Franck Hamblen devrait plus ou moins rapidement suivre; et puis ce dernier ne s’est pas montré particulièrement à l’aise en intérim, lors de la mi-saison précédent le retour de Phil Jackson aux affaires du côté de LAL.

Il y aurait alors la possibilité Byron Scott. Ce dernier n’a jamais caché son désir de venir coacher un jour du côté du Staple Center, lui qui a été un beau membre du Showtime. Il aurait tous les atouts humains pour tenir le vestiaire et mettre tout ce beau monde dans les meilleures dispositions pour gagner.


Oh certes, il n’a pas postulé officiellement en tant que remplacent potentiel. Mais personne n’est dupe qu’en cas de départ avéré de Phil Jackson, il campera à côté de son téléphone dans l’espoir d’un coup de fil de Mitch Kupchak. L’opportunité pour lui est bien trop belle : entraîner les Lakers, avec un roster indéniablement taillé pour gagner un titre.

On sait tous qu’il s’agit du rêve de la seconde carrière de Byron Scott. On le savait particulièrement attentif à tout ce qu’il se tramait au niveau du coaching staff de LAL, du temps où il était entraîneur des Nets puis des Hornets. Maintenant libre de tout contrat, avec un Phil Jackson jamais aussi proche de la porte de sortie, évidemment que Byron Scott est sur le qui-vive.

Tellement que les Cavaliers n’ont pas considéré très sérieusement d’engager Byron Scott comme nouvel entraîneur, malgré qu’il ait passé deux entretiens convaincants. Il est obnubilé par cette place à la tête de l’armada pourpre et or et attend fébrilement la décision du Zen Master. Cleveland ne pouvait pas attendre que Byron Scott attende Phil Jackson : il leur faut un entraineur avant que Lebron James puisse entamer les discussions avec d’autres franchises.

Phil Jackson. Brian Show. Byron Scott. On sait les trois fins tacticiens, jouant avec les matchups comme on joue aux échecs. Là encore, cela s’apparente comme un jeu de stratégie. Sauf que là, ce n’est pas avec le résultat d’un match qu’ils jouent, c’est avec une partie de leurs carrières.

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