23 juin 2010

Milwaukee tente Corey Maggette

Retour sur le premier trade important de ce mercato estival. Les Bucks n'ont pas attendu pour dégainer et enrôlent Corey Maggette, en échange de Charlie Bell et Dan Gadzuric partis se faire voir du côté de Golden State. Tentons d'analyser ce que cela peut apporter aux deux franchises.

On le sait, à l'approche de la Draft, tout le monde s'observe et se marque à la culotte. Golden State et Milwaukee prennent tout le monde de court et annoncent un échange majeur, quelques heures avant l'ouverture de la Draft. Présenté comme ça, cela sonne un peu précipité. Les Bucks sont d'ailleurs coutumiers du fait puisqu'ils s'étaient empressés de signer Richard Jefferson il y a 2 ans, avec le peu de succès que l'on sait. Y-a-t-il des chances pour que la fortune de Corey Maggette soit différente ?

Oui, on se concentre plutôt sur les Bucks, puisque ce trade n'a de conséquences directes que sur cette franchise. Du côté des Warriors, vous vous doutez bien qu'un Charlie Bell restera toujours aussi anonyme et que Dan Gadzuric n'arrivera pas à se faire au rythme fou des hommes de Don Nelson.

Par contre, cela va laisser de la place pour s'exprimer en attaque. Stephen Curry, Monta Ellis et Anthony Morrow risquent fort d'en tirer les bénéfices. Un plus gros volume de shoots pour ces formidables attaquants qui devraient s'épanouir d'autant plus.

Et puis, GSW se libère d'un contrat très pesant : encore près de $ 31 millions sur 3 ans. Les vestiges d'un contrat que l'on a trouvé excessif il y a 2 ans. Aujourd'hui, Golden State se rend compte de l'ampleur des dégâts et veut à tout prix s'offrir un peu d'oxygène dans le salary cap. Lourder le gros contrat de Corey Maggette devait sans doute être l'une des priorité du front office. Mission de dégonflage réussie, donc.


Revenons au pari de Milwaukee. Car oui, c'est un pari. Disons qu'un joueur qui a à la fois Los Angeles Clippers et Golden State Warriors sur sa carte de visite, ça fait un peu looser, vu la dégaine actuelle de ces franchises.

Les Bucks ont désespérément besoin de scoring. Même plus généralement de quelqu'un capable de faire des choses en attaque. Cela a été particulièrement criant lors des derniers PlayOffs; même si il faut rappeler les blessures conjuguées de Michael Redd et Andrew Bogut. Et marquer des caisses, ça, Corey Maggette sait faire.

Il peut attaquer en intensité et aller provoquer des fautes; ce qui sera sans doute salvateur pour l'une des équipes qui va le moins souvent sur la ligne des lancers-francs. Il peut aussi se créer son propre shoot; ce qui peut être utile quand la machine offensive des Bucks pioche. Et ça arrive souvent que l'attaque des Bucks se trouve paralysée alors que l'horloge des 24 secondes se fait menaçante.

Dans ce registre, John Salmons se débrouillait. Il a fait savoir qu'il risquait bien d'aller jauger le marché. Sans doute en serait-il revenu avec de grosses ambitions salariales et la ferme intention de quitter la peu funky ville de Milwaukee. Peut-être dans la panique, Corey Maggette présentait un bon profil de substitution. Quoiqu'un peu plus brut de décoffrage.


Corey Maggette apparaît plus comme une solution ponctuelle que comme quelqu'un qui va jouer un rôle de facilitateur. L'attaque des Bucks, telle qu'on la devine aujourd'hui, nous apparaît toujours aussi rigide. Corey Magette y réussira à forcer quelques paniers supplémentaires. Mais il ne changera pas le flow d'une attaque toujours vouée à fonctionner par à-coups.

Après tout, on peu se dire que c'est le style de coach Scott Skiles. Et c'est là que le bat blesse. L'entraîneur est connu pour sa rigueur défensive, son nouveau joueur l'est beaucoup moins. A part être un corps athlétique à jeter en opposition, Corey Maggette ne rentre pas trop dans les standards rigoureux de son nouvel entraîneur. Et quand on sait que cet aspect risque d'être une nouvelle fois le juge de paix d'une éventuelle présence en PlayOffs des Bucks...

Car une apparition en post-season est vitale pour Milwaukee. Tout le monde sait que c'est là que se feront les retombées financières, notamment grâce à la retransmission télé. Avec un peu de chance, Milwaukee tombera au premier tour contre une équipe née de la free agency 2010, ce qui suscitera encore plus l'intérêt, d'où plus de temps d'antenne.

Mais il ne faut pas se louper. Car les Bucks misent $ 31 millions sur 3 ans sur un ailier scoreur. "Ailier scoreur" semble être une denrée abondante en NBA, d'où la scepticisme encore plus grand au moment de conclure ce trade.

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