16 juin 2010

Ceci n’est pas un Big Four

L’incroyable post-season de Rajon Rondo l’a propulsé dans la sphère des meneurs d’élite. Sa prestation sur le Game 6 fait bigrement relativisé les choses. Rajon Rondo n’est pas (encore ?) dans la cour des grands.

On se souvient de ce quatrième match face à Cleveland, où RR9 était absolument partout, pour l’une des plus grosses prestations d’un Celtic ; et en apportant une dynamique clairement positive dans la série face aux Cavs. Zenith de PlayOffs 2010 que Rajon Rondo aura éclaboussé de sa classe. Jusqu’à hier.

5-15. Assez faible pourcentage pour un match aussi décisif. Une adresse encore plus abyssal lorsqu’on analyse de plus près les circonstances. En effet, le meneur des C’s a passé la soirée à manquer des lay-ups et des tirs ouverts. La défense des Lakers a pris le pari de ne pas respecter l’adresse de Rajon Rondo.


Kobe Bryant, qui est assigné à la défense du feu follet, lui laisse toute la place nécessaire pour armer son shoot. En contrepartie, cela lui permet d’être plus actif sur les aides défensives. Prises à deux, coupe des lignes de passes,… Kobe Bryant était un vrai virus virulant qui entravait la mise en place des schémas offensifs de Boston. Avec une certaine efficacité, comme en témoigne les 4 interceptions du dernier Mvp des Finales.

Car malgré le fait d’être dans un fauteuil pour dégainer, Rajon Rondo n’a pas trouvé la mire. Au point qu’il n’a eu qu’un impact très réduit sur le cours des évènements. En plus d’une agressivité défensive remarquable, LAL jouissait d’être quasiment à 5 contre 4. Evidemment qu’il en a résulté l’une des pires prestations offensives de l’histoire de la franchise du Massachussetts.

Et encore. Rajon Rondo a sauvé les meubles en QT3, où Boston a réussit à stabiliser l’écart après s’être pris deux quart-temps à -10. Le pourcentage au tir de RR9 était encore plus bas à la mi-temps. Ca met sa prestation en perspective, dans les deux sens. Tout d’abord, on serait tenté de noircir encore un peu plus le tableau, insistant sur le fait qu’il a profité d’un garbage time géant pour ré-hausser ses stats. Donc que la réalité est encore plus laide que ce que les stats brutes laissent entendre.


Mais aussi, cela a montré que le gamin pouvait mettre la balle dans les filets. Que le problème est peut-être plus mental qu’à chercher au niveau de l’adresse. Quoique, certes, il ne s’agit vraiment pas d’un très bon shooteur. En regardant bien les spots que lui ont octroyés les Lakers, il y en a plusieurs qui sont jouables, même pour Rajon Rondo.

Et on se dit qu’il suffit d’un peu plus de réussite que sur le début du Game 6 pour qu’il y ait un déclic. Qu’il se mette en confiance et sanctionne, de temps en temps, les largesses défensives de son adversaire direct. Les Lakers navigueront moins tranquillement et ça pourrait être le début d’une solution pour rapatrier le trophée O’Brien du côté de Boston.

En tout cas, la première banderille, elle sera de la responsabilité de Rajon Rondo. Les Lakers savent qu’ils ne peuvent pas se permettre de relâcher la pression sur un Paul Pierce, Kevin Garnett ou Ray Allen, qui ont eux de grandes chances d’avoir la tête froide et d’être une vraie menace pour la victoire. Il n’y a qu’à voir les 3 joueurs qui ont apporté quelque chose de positif lors de la première mi-temps du Game 6 : les trois membres du Big Three.

En 2008, Rajon Rondo était clairement dans l’ombre de ces trois Hall of Famers en puissance. C’était eux qui le mettaient en valeur par leurs qualités. Cette saison, on sentait que la tendance avait quand même bien changé. Ce grand révélateur que sont les Finales a montré que finalement, les choses n’ont pas tant changé que cela.

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