20 juin 2010

Say Queensbridge

Aprés ce Game 7, au cours duquel il aura largement contribué à la victoire des siens, Ron Artest est donc champion NBA. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas été avare en moments d'anthologie.

"Fan de Ron Artest " : mon profil Facebook, pourtant trés peu utilisé, ne laisse aucun doute. On attaque un gros, trés gros morceau. Pas le droit à l'erreur ou à la faute de goût. Mais le sujet est vaste, qu'on ne sait pas par où commencer.


(Ndlr : si vous lecteurs n'arrivez pas à comprendre comment un homme de goût tel que moi arrive à aimer Ron Artest ou même les Lakers, c'est que vous avez tout compris. Cet article de Marrh est publié sous mon nom mais n'engage aucunement mon opinion). 


Revenons à la finale de conférence, contre Phoenix. Nous vous avions déjà parlé de cette fin de série, où Artest enchaîne un tir malsain puis un buzzer beater en à peine 1 minute ; suivi d'un Game 6 à Phoenix où il a délivré l'une de ses meilleures prestations offensives de l'année. Il a parlé d'un déclic, du fait qu'il se sentait en osmose avec l'équipe.

D'ailleurs, le titre de l'article vient de cette période. Aprés son tir victorieux du match 5, Espn vient interviewer le héros. Ce bon vieux Craig Sager, connu pour ses vestes de costume toutes plus colorées les unes que les autres, méne cet entretien. Juste avant de partir rejoindre les vestiaires, RonRon ne manque pas l'occasion de faire une dédicace à Queensbridge, son quartier natal. Il en résulte un pur moment hype, comme seule la blogosphére peut en créer.

Tout était réuni pour un bon délire, pour faire partie de cette pop-culture que le web faÁonne jour aprés jour. Le coloré Craig Sager est une valeur sûre du lolz made in Nba, Ron Artest est Ron Artest et le tout baigne cette rencontre dans la folie du contexte, dans la spontanéité de l'instant et dans cette dédicace à la fois sincére et déroutante.



On pensait que les projecteurs d'Hollywood allaient mettre en lumiére sa défense étincelante. Le peu de considérations qu'il a reçu pour le trophée de meilleur défenseur de l'année montre que non. Par contre, on s'est rendu compte jour aprés jour que Ron Artest est sans doute le meilleur client des interviews d'aprés-matchs.

Evidemment, quand les confettis sont arrivés et que les journalistes ont été autorisés à envahir le terrain juste aprés le Game 7, on le sentait venir. Quelques plans sur les joueurs se congratulant et puis, L'interview : les premières réactions de Ron Artest aprés un premier titre. Il a fait tant de sacrifices pour en arriver là.

Il ne nous a pas déçu lors de cet entretien. Heureux comme un môme, déboussolé par tant d'agitations et d'émotions, il nous a encore livré un moment magique. Il a eu le temps de remercier tout son voisinage ("everybody in my hood "), sa famille et tout simplement tout le monde. La reporter Doris Burke eu le droit à son accolade. Il a parlé de son prochain single, intitulé Champion, qui a été écrit avant même qu'il ne signe pour les Los Angeles Lakers ; le tube de l'été sans aucun doute.

Et puis, il y a eu ces beaux remerciements à sa psychiatre, docteur Sandy. A la fois touchants et délirants. Dr Sandy a déjà plus de 6000 fans sur Facebook. Il faut dire qu'elle lui avait prédit qu'il inscrirait ce 3pts mémorable à 1min de la fin du match pour sceller le sort de la rencontre.



Ce shoot ! Kobe Bryant décale Ron Artest, celui-ci feinte de partir en dribble, s'éléve et balance son tir. Dans mon ressenti, l'ambiance était bien moins "Mais qu'est-ce qu'il fait ?!! " que lors de son impensable tir longue distance face à Phoenix. Là, chacun retenait sa respiration, sachant pertinemment que ça pouvait tout aussi bien rentrer que finir en brique immonde. Ficelle. Les Lakers ménent de 6pts et peuvent filer sereinement vers le titre. Ron Artest embrasse la foule.

C'est sans doute l'action qui reviendra à l'esprit quand on évoquera le rôle indispensable de Ron Artest sur ce match décisif. Pourtant, sa prestation en premiére mi-temps est sans doute encore plus majestueuse, bien qu'à moins forte teneur dramatique. 12pts en premiére mi-temps. Quasiment à lui tout seul, il a surtout maintenu à flot de l'attaque des Lakers dans les moments où les autres, particuliérement Kobe Bryant et Pau Gasol semblaient au fond du trou. Tirs longue distance, pénétrations, rebonds offensifs, il a été le seul signe de vie de l'attaque des Lakers du QT2.

Il finit avec 20pts et 5stls. Son adversaire direct, et Mvp des Finales 2008, finit avec 15pts. On le sait, ne serait-ce que physiquement, Ron Artest est fait pour défendre sur des mecs du genre Carmelo Anthony, Lebron James ou donc Paul Pierce. On en vient à de demander si une telle prestation, tant offensive que défensive, aurait été possible de la part de Trevor Ariza. Toute l'année, les fans se sont désolés du départ de Trevor Ariza et du fait qu'il maitrisait évidemment bien mieux l'attaque en Triangle. Les Lakers cafouillaient par moment et le spectre d'un non-back2back planait sur LAL et sur le bilan qu'on allait fatalement tirer de l'arrivée de Ron Artest. S'ils ne gagnaient pas, ça serait de sa propre faute, a affirmé l'intéressé en début de saison.


Il a donc passé la saison à s'appliquer pour rentrer dans le systéme le mieux possible. Mais lorsque les Lakers ont cherché désespérément quelqu'un pour battre ses maudits Celtics dans le Game 7, Ron Artest a été capable de prendre les choses en main. Pas sûr que Trevor Ariza, outre tenir tête de cette façon à Paul Pierce, aurait été capable d'élever son niveau de cette maniére.

D'une maniére plus générale, il s'agit là de la consécration de la rédemption de Ron Artest. Bien sûr, on se rappellera du Detroit Browl, avec quelques frissons. Mais cette bague est la certification que Ron Artest est un grand joueur, un champion. Flea et Anthony Kiedis, du fameux groupe Red Hot Chili Peppers, sont des fins gourmets de la NBA et des grands fans des Lakers. Leurs louanges font écho à tout ce que vous pouvez lire n'importe où.

De plus, cela est doublé d'un sentiment de bonheur. A moins que vous fussiez clairement pour les Celtics sur cette Finale, vous ne pouvez pas ne pas être content pour Ron Artest. Il a été tellement heureux lors de la célébration du titre. Criant de joie à s'en casser la voix, allant dans les tribunes pour cette fois-ci- partager un rapide bain de foule avec les fans, affichant un énorme sourire. Ron Artest apparaît comme un joueur authentique. Et c'est un vent de fraicheur un peu fou qui s'est abattu sur la conférence de presse d'aprés-match. Un autre moment incontournable :



Finalement, la page fan que j'ai rejoint au moment de commencer cet article liste Ron Artest comme un athléte. Il est tellement plus qu'il devrait être tout simplement listé comme " public figure ". D'ailleurs, je vais donc me désinscrire de cette page. A la place, en hommage, je vais liker " Queensbridge, Queens ".

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