2 juin 2010

Sur un air de revanche

Comment évoquer cette Finale Lakers - Celtics sans évoquer ce sentiment de vengeance qui anime les deux camps ? Il règne sur cette série un climat explosif et nul doute que de nombreuses étincelles manqueront de peu d'embraser la plus belle scène de la saison.

On l'a précisé dans un précédent billet, Los Angeles contre Boston, ce n'est plus cette opposition quasi sociologique de deux camps. Mais cette version "an 2000" de cette rivalité regorge d'éléments particulièrement propices pour mettre le feu et déchaîner les passions sur et en dehors des stades. Si vous vous plaigniez que les PO n'ont pas été particulièrement brûlants jusqu'ici, vous risquez bien d'en avoir pour votre argent avec cette série-là.


Boston Celtics vs Los Angeles Lakers. En 2008, ce revival nous a presque fait verser la larmichette du nostalgique, et aura permis aux plus jeunes de toucher à l'une de plus belles rivalité que le sport professionnel a fait naître. Mais au-delà du contexte de cet affrontement, on admettra aisément que l'on est resté sur notre faim, avec des angelinos complètement entravés par la fougue des C's (et peut-être aussi par l'enjeu).

En 2010 l'histoire n'est plus la même. Après avoir conquis le titre en 2008, Boston est convaincu que son équipe aurait dû être une nouvelle fois en haut de l'affiche en 2009; mais que la blessure de Kevin Garnett a tout fait foiré. Ils ont quand même poussé les futurs champions de division à un 7eme match. Champion de division qui n'était autre qu'Orlando, battu en Finales par... les Lakers, bien entendu.


LAL a été blessé, voire choqué par l'humiliation subie pendant les Finales 2008, la plupart des joueurs ayant été incapables de répondre au défi proposé par les Celtics. Ils n'avaient pas le mental, la dureté, l'abnégation nécessaire. Pau Gasol et Lamar Odom se sont fait bouffés dans la peinture et ont été le symbole de Lakers qualifiés de losers. Traînés dans la boue, l'envie de rédemption les a guidé tout au long de la campagne suivante, pour finalement aller remporter le titre suprême.

Voici donc le schéma : les Celtics considèrent que le titre 2009 leur ait dû. Gagner en 2010 bouclerait la boucle, laverait cet affront et prouverait à tout le monde que, théoriquement, ils seraient éligibles pour un Three-Peat. Los Angeles attend de cette Finale 2010 une validation de celui de 2009, pour entériner leurs progrès depuis 2008.

C'est donc plus qu'une énième bannière pour ces deux clubs : c'est aussi une validation pour la précédente. Symboliquement, c'est presque une victoire compte-double.

Los Angeles doit chasser leurs vieux démons. Quelques mois après leur Finale ratée, les Lakers s'étaient offerts un beau cadeau de Noël en scalpant les Celtics et stoppant alors un début de saison et une série de victoires historiques. Ils sont allé gagner au TD Garden. Mais c'était la saison, et les Celtics viennent de prouver que la vérité des mois de janvier ou février vaut peu face à celle de mai. D'ailleurs, Boston aussi a gagné face à LA, depuis. C'était même au Staple Center, avec Jack Nicholson. Mais sans Kobe Bryant.

Plus que d'habitude, il va entrer dans cette série avec une mission. Il a pourtant décrété en conférence de presse que les Celtics ne sont que leurs adversaires. Mais il ne berne personne. L'on a vu clairement cette soif de revanche face à Phoenix, l'équipe qui l'a sorti au premier tour des PO deux années consécutives. Affronter les Celtics, qui lui ont collé une fessé monumentale en Finale, devant des milliers de téléspectateurs, à quelques encablures d'une bague de champion, ça ne lui ferait ni chaud ni froid ?

A d'autres. Tous ceux qui porteront un maillot pourpre et or ont cette soif de revanche. Ils ont tous vécu l'exultation des Celtics, à quelques mètres d'eux, claironnant haut et fort. Ils ont tous vécu ce retour en bus, caillassés par des supporters des C's. Ce sentiment amer les a habité pendant toute la saison dernière, et c'est en partie ce qui les a porté jusqu'au titre. Mais retrouver Boston en Finale, c'est ré-ouvrir une plaie qui ne s'était pas vraiment refermée. Pau Gasol et Lamar Odom ont été jugé comme des joueurs incapables de résister à la pression et aux duels physiques, les fans demandant même un trade pour Lisa Leslie et Candace Parker, stars de l'équipe féminine locale. Andrew Bynum et Ron Artest ont vécu ce moment avec un peu plus de recul (l'un pour blessure, le second parce que ne faisant pas encore partie de l'équipe), mais le souvenir est encore bien présent et risque d'être encore plus entêtant à l'approche de l'échéance.


On voudrait que Kobe Bryant soit au-dessus de tout cela ? C'est le plus grand compétiteur du plateau. Il a vu les Celtics pavoiser avec un trophée qu'il convoitait avec force et passion. Il va leur faire payer. Se fixer de nouveaux objectifs, c'est ce qui le motive. Il ait apparu bien moins exceptionnel lors de cette série que lors des 10 autres séries de ces 2 dernières années. Battre ces Celtics doit être une nouvelle montagne à gravir pour lui.

Et c'est au-delà que de battre ces Celtics. Il s'agit de battre les Celtics. Au-dessus de sa tête pend les maillots des plus grandes légendes de ce club. Il l'a dit, maintenant qu'il dispose d'un roster à sa mesure, il souhaite de tout coeur être un Laker à vie. Faire partie de cette franchise mythique. Y passer toute sa carrière lui confère déjà une place à part. Il détient ou en passe de détenir tous les records qu'il aurait pu envisager. Kobe Bryant figure très haut dans tous les classements statistiques maison. Et la fenêtre d'opportunité est loin d'être fermée, ce qui laisse des perspectives énormes pour améliorer encore son Cv.

Mais il y est une chose qui ne vaudra pas tous les records de franchise. Certes, il pourrait ne pas ramener une nouvelle bannière cette année, mais l'on peut penser qu'il aura d'autres occasions lors des 2-3 prochaines saisons et qu'il aura encore l'occasion de tenter d'égaler les 5 bagues de Magic Johnson. Mais si il perd cette saison, il sera à 0-2 face aux Celtics en Finale, avec peu de chance de se rattraper, tant ça pousse derrière les hommes verts dans la hiérarchie et qu'ils ne vont pas nous refaire le coup de l'outsider chaque année. S'il ne bat pas les Celtics, Kobe Bryant ne pourra jamais prétendre être le meilleur Laker de tous les temps, ce à quoi il pourrait prétendre vu son niveau de production sous ce maillot mythique. Mes convictions de "Magic Johnson est le meilleur joueur de tous les temps" mis à part, Kobe Bryant aura cette tâche d'ombre, il laissera un goût d'inachevé qui fera reconsidérer tous ses accomplissements à la lumière de l'âge d'or du Showtime.

En face, Boston doit placer la dernière pierre à leur formidable post-season. Ils ont battu Cleveland et Orlando, aux bilans impressionnants, mais dont on a pu déceler des faiblesses mentales. Les Lakers, quoi qu’on en dise, restent les champions en titre. Boston n’a plus d’excuses : ils n’ont jamais perdu une série de PO en comptant Kevin Garnett dans leurs rangs. Ils ont su gérer les blessures et divers bobos physiques pour arriver au top en juin. Ils n’auront pas d’excuses et si ils ne raflent pas la mise ce coup-ci, il se pourrait bien que l’on enterre définitivement Boston.

Bref, tous jouent gros. Et avec les fous furieux que chaque effectif comporte, il va forcément y avoir des embrasements. Une belle Finale accrochée et disputée en perspective. Qui va s’en plaindre ? Place à l’action !

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Je n'ai pas trouvé sur ton blog le moyen de te contacter directement. Pourrais-tu me communiquer une adresse email où je puisse le faire ? Tu peux me répondre à l'adresse community-sport@widgetbooster.com

    Merci, bonne journée ! :)

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