18 juin 2010

Les Celtics finalement trop vieux ?

On les a dit vieux et usés tout au long de la saison. Ce n'était que pour mieux être prêts pour les PlayOffs. Ces vétérans ont eu cette rage de nous prouver à tous que l'on avait tort. Une fougue qui leur a redonné leurs jambes de 20 ans. Mais, irrespectueux des aînés que nous sommes, le doute subsistait toujours de savoir s'ils allaient avoir assez de gaz pour surmonter toutes les épreuves jusqu'au titre...

Finalement, c'est au moment où on s'est mis à y croire pour de vrai que les Celtics ont manqué de jus. Cruelle ironie : c'est quand on s'est mis à penser que c'était plus de l'expérience que de la vieillesse que les jambes ont été lourdes pour Boston. Ils menaient de 13pts dans la seconde mi-temps du Game 7. Il ont su remettre le couvert dès le retour des vestiaires et le match semblait parfaitement entre leurs mains.

Après tout, ils ont déjà connu 4 matchs décisifs du genre sur les deux post-seaons précédentes. Ils ont su s'arc-bouter et surmonter leur déficit aux rebonds. Ils avaient l'air de fer; et puis, on n'allait pas la faire comme ça à cette belle bande de briscards. Au milieu de ce QT3, leur âge, pour la première fois de la série, était considéré comme un avantage.


Le parcours des Celtics ressemble à une course cycliste. Boston est parti en échappé, seul et contre tous, ne ménageant pas ses efforts. Laurent Fignon dit que c'est suicidaire, qu'il se fera rattraper par le peloton. Laurent Jalabert sur sa moto confirme, mais souligne le baroud d'honneur. Et puis on retourne aux anecdotes croustillantes de Jean-Paul Olivier sur Louison Bobet. Mais, Boston résiste au retour du peloton, sait tirer parti des difficultés du parcours. Place une ultime accélération dans les derniers kilomètres. Mais, sous la flamme rouge, le peloton fond irrémédiablement sur lui. L'image est cruelle de ce pauvre coureur dépassé par un train de cyclistes, à quelques encablures de la ligne d'arrivée.

Revenons au Game 7. Boston a été devant la majeure partie du temps. A exécuté son plan d'action à merveille. Et à l'aube du dernier quart-temps, les Celtics n'auraient pas pu espérer meilleure fortune. Oui mais.

30pts encaissé. C'est plus de 50% de ce que LAL avait réussit à inscrire dans les 3 QT précédents. 30pts dans un tel moment de vérité, pour une équipe dont le fond de commerce est la défense. Plus que d'avoir perpétuellement été dominé au rebond, c'est cet aspect du match qui va être dur à digérer pour Boston. Mis à part le QT2 du Game 1, Boston n'a jamais encaissé autant de points dans un QT dans cette Finale. Preuve que les Celtics ont lâché prise.

On a pu le sentir tôt dans cette ultime période. En moins de 6 minutes, les Lakers étaient déjà dans le bonus : ils ont provoqué 4 fautes et iront donc sur la ligne des lancer-francs à chaque coup de sifflet. Et il n'y a pas la place pour venir se plaindre auprès de l'arbitrage, qui a semblé plutôt neutre dans cette affaire. A la rigueur, un ou deux coups de sifflets tendancieux sur l'ensemble du match, mais rien de bien choquant dans les circonstances de l'avantage du terrain. Et rien qui n'ait changé le cours de jeu.


Car les Celtics ont été bouffé en intensité dans ce QT4. Les Lakers ont attaque les intervalles avec vigueur, les aides défensives ont été moins saignantes. Boston était un cran en retard, tout simplement. Ils suffoquaient. Aucune faute commise par Boston dans ce dernier QT n'a été une grosse faute; vous savez, ce genre d'intervention brutale qui envoie bouler un adversaire, histoire d'envoyer un message. C'était des fautes qui résultaient tout simplement du petit temps de retard dont souffraient les Celtics et qu'ils essayaient tant bien que mal de se mettre en opposition. Comme cette faute de Paul Pierce sur Kobe Bryant parti au dunk : duel en haute attitude, The Truth lui tape sur le bras, sans plus. Physiquement, c'est Kobe Bryant qui lui est rentré dedans plus que l'inverse.

Derrière, Boston n'a pas plus pu compter sur son attaque. Au mileu du quart-temps, Boston est resté muet pendant presque 5 minutes ! Pendant ce temps, Los Angeles empilait les lancer-francs et les gros shoots pour marquer 12 pts de suite. Les Celtics ont été incapables de trouver un jeu collectif. Les déplacements étaient durs et les prises de position poste bas impossibles. La balle a circulé en périphérie, pour généralement se conclure sur un 1contre1, ou au mieux un pick'n roll. La lucidité offensive n'était plus là. Là encore, Paul Pierce est un beau symbole, lorsque par exemple, il avait battu Ron Artest pour un drive et s'en allait au double pas. Pau Gasol arrive en aide et vient contrer le Celtic, ce qui lui a été possible parce que The Truth n'avait pas protégé son ballon.

C'est comme pour quelqu'un qui pratique de l'escalade. Qui arrive quasiment au sommet mais est pris de crampes, à l'image de Rasheed Wallace en fin de match. Finalement, il n'arrive pas à se saisir de la dernière prise et tombe. Et avec l'offseason chargée qui s'annonce pour les Celtics (Doc Rivers, Ray Allen, Paul Pierce ?), ce n'est pas sûr que la franchise arrive à se remettre en selle rapidement...

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